Le 6 décembre 2021 nous, classe de 1BP, sommes allés au mémorial de la Shoah, dans le cadre de notre programme d’histoire de Première « Guerres européennes, guerres mondiales, guerres totales (1914-1945) ».
La Shoah
La Shoah est un événement marquant de la Seconde Guerre mondiale. Ce terme hébreu, qui veut dire « catastrophe », a été inventé peu après la guerre pour désigner le génocide des juifs d’Europe. Pour rappel, un génocide est le massacre prémédité d’un peuple en raison de son origine ou de sa religion. À partir de 1942, en plein milieu de la guerre, les hauts fonctionnaires nazis mettent en place « la solution finale » pour pouvoir éliminer tous les juifs d’Europe plus rapidement. La majorité des camps de mise à mort en Pologne sont construits dans ce but. En France, rapidement, le gouvernement de Vichy contribue à la stigmatisation (recensement, port de l’étoile jaune) et au massacre des juifs. Au total, 6 millions de juifs d’Europe ont péri lors de ce génocide, ce qui représente à peu près 50% de la population juive de l’époque.
Le mémorial, un musée ?
Avant la visite, beaucoup d’entre nous pensions visiter un musée. Nous imaginions y trouver des tableaux, des objets, des effets personnels, des vêtements, voire des armes ! Nous n’avions pas compris ce qu’était un mémorial, c’est-à-dire un endroit qui permet de se souvenir et de garder en mémoire un événement passé (souvent tragique). Ce travail de mémoire est très important parce qu’aujourd’hui il y a de moins en moins de rescapés pour témoigner de cet événement.
Avant notre visite nous nous sommes demandé quel était le rôle du mémorial de la Shoah et pourquoi était-ce important d’y aller ?
Figure 1 : Le mur des noms
Un lieu de recueillement
En ce lundi pluvieux, nous nous sommes donc rendus au mémorial qui est situé dans le 4ème arrondissement de Paris. Après avoir passé le sas de sécurité, nous avons été accueillis par notre guide Sophie. Nous avons rapidement remarqué que des visiteurs venaient avec des fleurs ou des bougies devant le mur des noms pour rendre hommage aux victimes de la Shoah.
Le mur des noms
Le mur des noms est une « mémoire vivante » des victimes de la Shoah. Cette installation se trouve à l’entrée du mémorial. Elle est composée de trois murs d’environ trois mètres de haut, fabriqués en pierre de Jérusalem. Ils sont datés de 1942 à 1944 car les déportations depuis la France ont commencé en 1942 et se sont terminées en 1944 lors de la Libération. Sur chaque mur, figurent les identités des 76 000 victimes juives (Nom, Prénom et date de naissance) déportées depuis la France. Les noms sont classés d’abord par date de déportation puis par ordre alphabétique, on constate ainsi que des familles entières ont été décimées.
La crypte du martyr juif
Nous avons ensuite pénétré à l’intérieur du mémorial et sommes descendus dans la crypte. Au centre de cette pièce très sombre, nous avons remarqué tout de suite une sculpture en pierre noire en forme de grande étoile à six branches de plusieurs mètres. C’est l’étoile de David qui est l’emblème de la religion juive. Au centre de l’étoile, il y a une flamme qui ne cesse de brûler comme pour rappeler que le souvenir de ces victimes doit rester éternel. Dans chacune des six branches, une urne est incrustée avec dedans des cendres. Ces cendres viennent des camps de mise à mort et du ghetto de Varsovie et sont mêlées à de la terre d’Israël (le berceau de la religion judaïque). Au fond de la crypte, on distingue sur le mur une citation en hébreu de l’Ancien Testament : « Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur – le jeune et le vieux, mes jeunes filles et mes jeunes hommes sont tombés sous le glaive ». Le sentiment que procure la pièce est à la fois triste et apaisant ce qui facilite le recueillement. On est seul face à soi-même.
Figure 2 : La crypte du martyr juif
Le mémorial des enfants
Après être passé devant la salle du fichier juif où sont archivées les fiches de recensement des juifs pendant l’Occupation, nous avons découvert la salle dédiée aux enfants (de quelques mois à 18 ans) déportés depuis la France. La pièce est remplie de plus de 3 000 photographies affichées sur des panneaux rétro-éclairés, ce qui rend la pièce très lumineuse. En effet, sur les 11 400 enfants déportés seulement les photographies de 3000 d’entre eux ont été retrouvées. Pendant le génocide, tous les souvenirs des familles (papiers, albums photo, portraits etc…) ont été détruits et brulés pour effacer leur existence. C’est pour cela qu’en hommage à toutes ces jeunes victimes, et pour leur conférer une forme d’éternité, les panneaux ne touchent pas le sol. Cette pièce est particulièrement touchante pour les visiteurs car ces enfants ont été tués sans avoir eu la chance de vivre leur vie. Nous avons été particulièrement choqués de voir des photographies de bébés et de très jeunes enfants dans cette pièce.
Figure 3 : Le mémorial des enfants
Nos impressions en tant qu’élèves
Le mémorial nous a montré une autre image de la Shoah. En effet, nous avons pu mettre des visages sur des victimes, nous avons lu leurs noms. La dimension humaine du mémorial, nous a d’autant plus fait prendre conscience du caractère monstrueux du génocide.
Le travail forcé des juifs les plus vigoureux pour l’entreprise génocidaire, les massacres de familles entières, le sort réservé aux nourrissons… nous ont conduit à prendre conscience de l’importance de ce lieu. Nous avons également été marqués par l’implication et la responsabilité du gouvernement Français dans cet événement tragique.
Ne pas oublier
Le mémorial de la Shoah a la force de s’adresser à la fois à notre esprit et à notre sensibilité. C’est d’abord un lieu de mémoire, ouvert à tous, qui permet aux familles de se recueillir, car la plupart des victimes de la Shoah n’ont pas de sépulture. C’est aussi un lieu à visée pédagogique qui nous replonge dans l’histoire pour nous mettre en garde. Il nous conduit à nous interroger sur les agissements des Français pendant l’Occupation et nous aide à devenir des citoyens responsables. Il nous incite à combattre toute forme de discrimination. C’est pour cela qu’il est important d’y amener les générations futures afin d’éviter qu’elles ne reproduisent les erreurs du passé. Et surtout, pour ne pas oublier…
Les élèves de 1BP